JULIEN BOUILLON 2002

Centre National d’Art Contemporain – Villa Arson – Nice

Commissariat : Laurence Gateau

La corruption, la corruption! Voilà sans doute ce qui se laisse immédiatement repérer dans les installations de Julien Bouillon, avec à la clé l’émergence de quelques questions fondamentales : mais comment se fait-il donc que ces marchandises qui nous réjouissent tant finissent un jour ou l’autre par être périmées? Je croyais pourtant qu’il était incassable… énonce le petit d’homme devant le cadavre du chiot de noël 1987… Near Death Experience, sitcom de la vanité, angoisse de sentir que le corps n’est qu’un piège qui se referme sur lui-même, tant et si bien qu’il plisse et se cloque (comme, en d’autres lieux, plisse la peinture, mais moins inexorablement, car elle s’arrête juste au bord, elle), sont autant de motifs pour Julien Bouillon. Mais, attention ! La mort n’est pas LE sujet. Ce qui intéresse ici, c’est ce qui se passe juste avant, quand le corps crie qu’on le laisse faire encore un peu, ce corps intubé, mis en machine (machiné, dira- t-on, comme mis en intrigue), mis en images ici et là, dispersé dans l’inventaire post-clinique de ses parties dolentes.